Poèmes mis en musique par Georges Taconet

Situons les poètes


Georges Audigier

Habitait la maison voisine du compositeur. La première poésie, mise en musique sans doute très jeune, "La Mouette", portait la mention "Paroles de Monsieur Audigier". Après quelques années comme sous-préfet, a fait une carrière politique comme député.

Paul Bourget (1852-1935)

Avant de se consacrer au roman (env. 50 volumes), il publia quelques recueils de poésie, bien oubliés aujourd'hui : La vie inquiète (1875), Edel (1878), Les aveux (1882).

Paul Fort (1872-1960)

Né à Reims. Ses Ballades Françaises adoptent une forme très libre, proche de la prose rythmée. Pierre Louÿs, dans la préface du premier volume de ces Ballades, salua en leur auteur "un grand poète, un écrivain dont chaque ligne émeut, à la fois parce qu'elle est belle et parce qu'elle est profondément vraie, sincère et pleine de vie". Il fut dès 1912 désigné comme "Prince des poètes". L'œuvre complète de ce poète très prolifique occupe une grande place dans les bibliothèques.

Théophile Gautier (1811-1872)

Très influencé dans sa jeunesse par le Romantisme, il s'en dégagea dans Emaux et Camées (1852-1872), où il privilégie l'impersonnalité de l'inspiration, et le culte de la beauté formelle (l'Art pour l'Art), annonçant par là l'Ecole Parnassienne.

Charles Guérin (1873-1907)

Mort à 34 ans, il n'a laissé que quelques recueils poétiques, mais, dès le premier, Le Cœur Solitaire (1898), cet ami de Francis Jammes se révéla, lui aussi, un grand poète. Ses dernières publications, Le semeur de cendres (1898-1900), et surtout L'Homme Intérieur (1901-1905) traduisent son retour au catholicisme, et ce qu'il a appelé "l'inquiétude de Dieu".

Louis Le Cardonnel (1862-1936)

Participa dans sa jeunesse à un groupe de poètes menant une vie agitée, où il connut entre autres H. de Régnier, Albert Samain, Charles Guérin, Paul Verlaine (qui lui confia sa mère en fin de vie), Leconte de Lisle, etc.... Fut ordonné prêtre à 35 ans (1896), mais poursuivit une vie tourmentée, ne trouvant nulle part le repos. Il négligeait ses propres créations poétiques, heureusement recueillies par des amis. Il a dédié à Charles Guérin un très beau poème posthume.

Leconte de Lisle (1818-1894)

Originaire de La Réunion, d'où son nom (de plume). Sa nostalgie d'une nature exotique est présente dans une partie de ses Poèmes Barbares. Mais surtout, il chercha à faire revivre les civilisations disparues : Poèmes Antiques (1852), Poèmes Barbares (1862), Poèmes Tragiques (1884), et à exalter la religion de l'Art, ce qui fera de lui le chef de file des Parnassiens.

Alfred de Musset (1810-1857)

Tout d'abord en retrait du Romantisme dont il s'est amusé à pasticher les outrances dans Contes d'Espagne et d'Italie (il avait alors 20 ans), il s'en est rapproché sous l'influence de ses désillusions amoureuses : Les Nuits (1835-1837), Lettre à Lamartine (1836), Souvenir (1841), non sans lui imprimer sa marque personnelle : éclectisme de ses goûts littéraires, sincérité totale de son lyrisme, harmonie délicate de ses vers. La Chanson qui a inspiré Georges Taconet, par le retour des mêmes rimes et le rythme impair du décasyllabe (5+5 au lieu de 6+4) crée un effet particulièrement envoûtant.




Charles d'Orléans (1394-1465)

Petit-fils du roi Charles V, il fut fait prisonnier par les Anglais à la bataille d'Azincourt, et resta captif 25 ans en Angleterre, en proie à la nostalgie de la France. Il ne trouva de consolation que dans la poésie, cultivant les genres à forme fixe à la mode au 15ème siècle : ballades, rondeaux, rondels, virelais... A son retour à Blois, il s'y consacra encore, tout en se faisant le mécène de poètes désargentés, parmi lesquels François Villon.

Perreyve Henri (1831-1865)
Il n'est pas à proprement parler un poète, mais une âme ardente, un esprit brillant et un orateur remarqué et apprécié de Lacordaire. Oratorien, disciple du P. Gratry, il fut journaliste et laissa quelques ouvrages religieux. Il a été plus ou moins gravement malade toute sa vie. La prière mise en musique par Georges Taconet a été composée quelques mois avant sa mort.


Sully Prud'homme (1839-1907)

René, François, Armand Prud'homme, prit le prénom de Sully en souvenir de son père, auquel ses amis avaient donné ce surnom. Il fit partie du Parnasse, bien qu'assez enclin aux confidences lyriques, et à l'emploi de symboles, à la façon de Vigny. Citons parmi ses meilleurs recueils : Les Solitudes (1869) et Vaines tendresses (1875). A la fin de sa vie, il rêva d'unir la poésie et la science, et même la philosophie : La Justice (1878) et Le Bonheur (1888), sans éviter les écueils du didactisme.

Henri de Régnier (1864-1936)

Ce Honfleurais évolua du Parnasse au néo-classicisme en passant par le symbolisme, pour aboutir à un art très personnel. Il fut un écrivain très prolifique, aussi bien dans le roman et les essais que dans la poésie. Citons parmi ses recueils poétiques : Les Jeux Rustiques et Divins (1897), Les Médailles d'Argile (1900), La Cité des Eaux (1902), Le Miroir des Heures (1910) et Flamma Tenax (1928), sa dernière publication.

Paul Verlaine (1844-1896)

Il n'est sans doute pas nécessaire de présenter ce poète qui puisa son inspiration aux sources les plus diverses, des plus élevées aux plus contestables. Retenons surtout qu'il a su faire de la poésie la sœur de la musique, ce qui explique que plus d'un compositeur ait été inspiré par ses vers (Debussy, Fauré, Reynaldo Hahn). Georges Taconet, à l'époque de ses propres fiançailles a choisi deux poèmes de La Bonne Chanson (1870), recueil dédié par Verlaine à sa fiancée Mathilde Mauté.

Gabriel Vicaire (1848-1900)

Bien qu'originaire de Belfort, c'est surtout la Bresse qu'il a chantée : Les Emaux Bressans (1884), où il traduit avec beaucoup de verve et de grâce une inspiration tour à tour Rabelaisienne et rustique. Citons encore : L'Heure enchantée (1890), Fleurs d'Avril (1890), A la Bonne Franquette (1892) et Au Bois Joli (1894). Il réagit contre les excès des poètes "décadents" en publiant un pastiche de leurs écrits Les Déliquescences (1885), qu'il signa du pseudonyme d'Adoré Floupette.

Henri Warnery (1859-1902)

Né à Lausanne (Suisse), il y fit ses études de théologie. Il fut successivement professeur de langue et de littérature française au collège de Constantinople, sous-directeur de l'Ecole normale protestante de Courbevoie et professeur au collège cantonal de Lausanne.



catalogue n°1