LETTRES DE GEORGES TACONET A CAMILLE FLEURY (1915 –1917)
9 septembre 1916
Mon cher Camille
Je te remercie bien sincèrement de ta carte reçue hier et je te remercie surtout de t’occuper ainsi du « Je vous salue Marie » du P. de Bréville.
S’il ne s’agissait que de moi je t’aurais dit de suspendre tes recherches mais comme il s’agit d’Yvonne, je te laisse faire, mais je te sui s extrêmement reconnaissant. J’ai parlé hier à Yvonne des recherches que tu faisais et elle pourra apprécier dès maintenant l’amabilité de son futur beau frère.
J’espère que tu as retrouvé ta femme et ta fille et que toutes deux sont en bon état.
Pour moi, je me porte à merveille en ce moment et je ne vois pas de raison pour que ma bonne santé s’altère. C’est - ici - un point très important.
Tu me parles des succès des Alliés et tu as bien raison de t’y arrêter. Ils en valent la peine. Les succès s’accentuent et je m’attends surtout à une très forte avancée russo-roumaine dans les Carpates et la Hongrie. On nous dit aujourd’hui que l’offensive italienne a repris. Mais combien tout cela prendra-t-il encore de temps ? enfin tant que nous avons de bonnes nouvelles pour nous soutenir nous ne pouvons pas nous plaindre.
C’est donc tout prochainement que Marie Thérèse va prendre des cours de chant. Qu’elle me tienne au courant cela m’amusera. Je sais aussi par Yvonne que les deux futures belles sœurs se sont beaucoup vu, et avec plaisir. Il paraît que la rue des Guêpes était un grand centre de réunion musicale et qu’on y chantait les chœurs de Rédemption de Gounod. Que n’étais-je là ?
Merci encore, mon cher Camille de tes recherches et excuse-moi de te déranger ainsi.
Je vous embrasse tous trois très affectueusement.
Georges Taconet
P.S. on me dit que Marie Thérèse a dû te rapporter mes 10 exemplaires.
Pardon de t’avoir fait attendre si longtemps.