LETTRES DE GEORGES TACONET A CAMILLE FLEURY (1915 –1917)
11 mai 1915
Mon cher Camille,
J’ai été très heureux de recevoir ce matin ta lettre du 8 et t’en suis d’autant plus reconnaissant que tu me dis être très occupé.
J’ai été très ennuyé de savoir que Betsy n’allait pas bien et que vous craigniez la rougeole. Dîtes lui que je pense bien à elle et que je la plains.
Je te remercie de tes paroles aimables sur Yvonne.
Yvonne de son côté me dit qu’elle t’a trouvé très sympathique. Elle a été frappée par ta douceur. Tu peux deviner combien il me coûte d’être séparé d’elle. je vous avais dit que j’avais obtenu (à l’avance) une permission pour un examen. Hélas cet examen ne peut avoir lieu en ce moment par suite du retard dans l’édition de mes morceaux. J’ai encore un peu d’espoir, car je pourrais peut-être obtenir une permission à l’issue d’une séance qui a lieu dimanche, mais je n’ose pas trop y compter car le bruit court que les permissions vont être suspendues. Ce qui m’ennuie le plus dans tout cela, c’est que j’avais fait entrevoir à Yvonne mon arrivée prochaine, et mon absence lui paraîtra plus dure sans doute après cet espoir de quelques jours qui tombe. Heureusement mon tour régulier de permission approche.
Ne me plains pas pour ce que j’ai fait à Verdun. Je n’avais jamais encore si peu fait. Mais il est certain que l’endroit où nous étions manquait de charmes.
Je suis fâché pour( toi et ) Marie Thérèse que tu sois si occupé. Je ne m’étonne pas que les jalousies ne soient pas restées inactives pendant ton absence puisque ici même on en est entouré. Je m’empresse de vous dire que ce n’est pas mon cas.
J’espère que les photographies prises au Mont aux Malades seront bientôt prêtes. Je serai très heureux d’en recevoir.
Merci encore de ta lettre mon cher Camille.
Je vous embrasse tous trois bien affectueusement.
Georges Taconet