Poèmes mis en musique par Georges Taconet
Août
Le temps s’étonne, lui, sans yeux et sans oreilles,
Lui, l’insensible à tout, le riche en cruauté,
Car le voici contraint d’admirer la beauté
De mon amour posé sur tes lèvres vermeilles.
Qu’il s’arrête, le temps ! Charmé par les merveilles
De nos accords émus d’avoir la liberté,
Qu’il goûte un peu de calme en ce parc écarté
Où dans leur lit de fleurs s’endorment les abeilles !
C’est moi l’aimant, c’est toi l’aimée. Ah ! le bonheur
Peut rester un moment tout près de notre cœur :
Il est l’été semblable à la grappe bien mûre.
L’heure est tellement bonne à vivre, à demeurer,
Que pour nous, dans la nuit s’enchantant d’être pure,
Les astres, larmes d’or, scintillent sans pleurer.
Georges Audigier
catalogue n°14